Le 4ème que j'aime . . .

Poubelle - parking à vélo...

Rue des Archives en octobre 2007.

Encore une poubelle double qui ne prévoit pas le tri sélectif [voir un article précedent] mais qui a néanmoins l'avantage de servir de parking à vélo.

En effet, dans le quartier, l'installation des stations Vélib' a conduit à la raréfaction des parkings à vélo. Un paradoxe tant il est vrai que l'engouement pour ce moyen de transport a conduit encore davantage de Parisiens à acheter leur propre deux roues. Même si la situation s'est un peu améliorée avec la création plus tardive d'un parking à vélo dans le bas de la rue des Archives, le manque de places demeure. Peut-être faudrait-il installer plus de poubelles encore ???

Un pot de fleur artistique

Pour ceux qui habitent le quartier depuis des années, le pot de fleur situé devant le Centre Pompidou, après avoir suscité une certaine perplexité lors de son installation à la fin des années 1990, fait aujourd'hui partie de notre univers quotidien.

Il s'agit d'une oeuvre de Jean-Pierre RAYNAUD qui a eu, pour la 1ère fois en 1962, l'idée de remplir un pot de fleur avec du ciment. La version des pots recouverts de feuille d'or n'est apparue qu'en 1980. Le pot placé devant le centre Pompidou fait 3,5m de haut. Il a été réalisé en 1985. Il a voyagé puisqu'il a été exposé sur la Postdamerplatz à Berlin puis à Pékin. Il est propriété de l'Etat français depuis 1999.

L'artiste a décidé de faire des grands pots pour les mettre à l'échelle urbaine. Le plus grand fait 6m de hauteur et il est installé sur une plage de Busan en Corée du Sud.

rue du Bourg Tibourg

Voilà encore une rue du Marais au nom bien sympathique. Récemment un de mes contacts "facebook" me disait qu'il adorait le nom de cette rue mais avouait qu'il ne connaissait pas l'origine de ce nom étrange.

Pour le comprendre, il faut se rappeler que l'enceinte du Haut-Moyen Âge, construite au Xe siècle pour répondre à la menace Viking, passait un peu plus au sud au niveau de la place Baudoyer (où se trouvait une porte). Un petit bourg s'est développé hors de cette enceinte dans les siècles qui ont suivi. Quand une nouvelle enceinte a été construite par Philippe Auguste, vers 1190, le "Tibourg" est devenu une rue de ce Paris du XIIe siècle.

A l'époque des travaux d'Haussmann, sous le second empire, cette rue devait devenir un vrai boulevard. On peut s'en rendre compte à la largeur de la rue dans sa partie Sud : cela forme une véritable place qui avait vocation à se prolonger vers le Nord dans la logique du XIXe siècle. Heureusement que tel n'a pas été le cas puisque, si bien sûr nous ne voulons pas que notre arrondissement devienne qu'un musée, il aurait été très dommage que des rues avec un tel charme disparaissent.

Paris 4e : changement de direction ?

Il faut croire que ce blog est très lu puisque le 23 janvier dernier un article "Mauvaises directions dans le 4e" signalait sur un ton ironique le fait que les  panneaux situés rue du Renard au sud du centre Pompidou indiquaient tout sauf la bonne direction - et cela depuis des mois et des mois- . Comme par miracle, les panneaux ont été remis dans le bon sens comme un commentaire l'a signalé sur ce blog dès le 28 janvier (comparez la photo ci-dessus prise le 29 janvier avec celle ci-contre qui illustrait l'article précédent).

Cependant dans cet excès de zèle si soudain, la municipalité devrait s'arranger pour vérifier l'ensemble des panneaux du 4e (et il y a du travail tant c'est l'anarchie). A titre d'exemple, à peine 100m plus loin, rue Saint-Martin, il y a un panneau qui indique que pour aller vers la rue du Renard, il faut tourner à droite, alors que la rue du Renard est tout droit : on l'aperçoit face à soi sur la photo ci-dessous. Ce n'est malheureusement qu'un exemple parmi tant d'autres. Je ne peux pas faire un article sur chacun des panneaux qui indique une mauvaise direction tant il y en a dans l'arrondissement... autrement nous n'aurions plus d'espace sur ce blog pour y faire aussi de la "poésie" !. (A ce sujet à nouveau merci à tous ceux qui nous font de la publicité sur leur blog).

 

Les reflets du centre Pompidou

Avishaï nous a livré récemment une série d'articles sur les styles architecturaux de la rue du Renard (voir le dernier article de la série). Cela m'a rappelé que j'apprécie particulièrement de passer par la rue Beaubourg et la rue du Renard le matin quand, par beau temps, le centre Pompidou se réflète dans les façades des immeubles situés en face. Cela donne des jeux de lumière et de couleurs fort enthousiasmants.

Arc en ciel sur le Marais

Est-ce un hasard ? Un magnifique arc-en-ciel au dessus du Marais (avec la façade côté cour de l'école de la rue de Moussy). Après la pluie... le beau temps. Le mois de mars est le mois des giboulées ! (Photographies prises en mars 2006). Ces photographies peuvent aussi -très modestement- rappeler à tous de ne pas râter la superbe exposition que l'on peut admirer à l'Hôtel de ville : Paris en couleurs.

Rue du petit musc : femmes folieuses, suite !

Avishaï dans un article concernant la rue du Renard a déjà parlé des "femmes folieuses". La rue du petit musc, située elle dans le quartier de l'Arsenal, a sans doute connu le même passé puisque son nom est une déformation de "P... y muse" c'est-à-dire "P... y flâne". Cette rue, qui existait déjà en 1358 et qui était située tout près du port Saint-Paul, était un "val d'amour" pour reprendre la surprenante expression de Jacques HILLAIRET, Connaissance du vieux Paris, Edition Princesse, 1956, page 15.

Majestueux et discret

A l’angle de la rue Saint-Paul et de la rue Neuve-Saint-Pierre, on peut admirer une vestige pour le moins insolite dans notre capitale. Se fondant dans la façade latérale d’un immeuble époque Louis-Philippe, une très belle ogive déploie son arc gothique, d’autant plus émouvant qu’il est partiellement tombé. Ce beau pan de mur est tout ce qu’il reste de la très vieille église Saint-Paul. Fondée par saint Éloi (641-660), cette église était initialement destinée à recevoir la dépouille des moniales du monastère Saint-Martial, qui se trouvait sur l’île de la Cité. Cela explique qu’un cimetière se soit développé derrière l’édifice, cimetière qui s’est ouvert au fil des siècles à tout habitant d’un Paris en pleine expansion. Il occupait un vaste carré s’étendant jusqu’à l’actuelle rue Beautreillis ; quelques personnes illustres y ont été enterrées, comme François Rabelais (eh oui !) ou Jules Hardouin-Mansart.

Malgré son ancienneté, l’église Saint-Paul fut fermée au culte en 1790, et la démolition du vénérable édifice fut décrétée en 1797. Comment se fait-il alors qu’ait subsisté cette unique ogive, qui aujourd’hui encore s’offre à nos yeux ? C’est qu’à la place du débouché de l’actuelle rue Neuve-Saint-Pierre s’élevait jadis la fabrique de la paroisse Saint-Paul ; or, cette maison s’appuyait en partie sur la tour-clocher de l’église, ce qui explique qu’on n’ait pas touché à cet endroit du bâtiment. En 1842, le n°32 de la rue Saint-Paul  a été édifié à l’emplacement de l’église; et en 1913 était décidé le percement de la rue Neuve-Saint-Pierre, qui entraîna la démolition de la fabrique… dévoilant ainsi au regard tout un pan du clocher de l’église disparue.
Il y a peu encore, ce vestige plutôt grandiose passait presque inaperçu, tant il était recouvert de crasse. Une restauration réussie (à quand celle du massif antérieur de l’actuelle église Saint-Paul-Saint-Louis ?) nous permet désormais de le contempler, dans toute sa sérénité discrète et mystérieuse.

Maisons du Moyen Âge : vrai ou faux ?

Petite désillusion pour qui voyait en ces maisons les vestiges pittoresque du Paris médiéval : elles ont été entièrement refaites en 1967, et comportent probablement plus de béton que de pierre !

Pour autant, tout n'est pas faux dans ces demeures moyenâgeuses. Dans leur état primitif, elles dateraient du 14ème siècle. Il faut rappeler qu'alors, la plupart des immeubles parisiens étaient semblables à ceux-ci, ce qui n'était pas sans présenter de risque.

Pour éviter un terrible incendie comme celui qui ravagea Londres en 1666, l'administration royale prit deux précautions :

- faire couvrir de plâtre tous les colombages de la ville, pour retarder leur embrasement en cas de feu ;

- écréter le pignon (partie biseautée des murs supportant le toit) des maisons ayant "pignon sur rue". En effet, dans une telle configuration, la charpente du toit fait saillie sur la rue et peut donc s'enflammer facilement (vous remarquerez d'ailleurs que les immeubles plus tardifs sont soit dépourvus de pignons, soit dotés de pignons latéraux).

Ces deux immeubles des 11 et 13 rue François-Miron n'échappèrent pas à la règle. La restauration de 1967, au cours de laquelle les pignons furent reconstruits et les colombages dégagés ou reconstitués selon le dessin d'origine, a eu ceci de bien qu'elle a rendu à ces demeures médiévales, après quatre siècles, leur aspect et leur charme d'antan.

"République française ou la mort!"

La richesse historique et architecturale de l’église Saint-Paul-Saint-Louis est bien connue. (Un premier article lui a déjà été consacré en décembre 2007 et un deuxième début février 2008). Mais il est quelques détails qui peuvent échapper à l’œil. Le vieux monument est loin de ne porter que la marque de l’Ancien Régime : transformé en dépôt sous la Révolution, rendu au culte sous la Restauration, il est devenu au XIX° siècle une cible privilégiée de l’anticléricalisme. Ce vent de critiques contre la religion a atteint son paroxysme sous la Commune de Paris en 1871 et l’église Saint- Paul-Saint-Louis, comme de nombreux autres lieux de culte, a été vandalisée. C’est ainsi que l’on peut encore voir, sur une pile de la nef, le slogan « République française ou la mort », tracé par une main enflammée à l’encre rouge indélébile. Bien entendu, la tempête passée, les tentatives pour faire disparaitre cet encombrant graffiti ont été multipliées… sans qu’on y parvienne jamais tout à fait !