Gérard Danowski, kiné rue du roi de Sicile depuis 1969 et acteur associatif engagé dans le Marais a été décoré ce soir par Jean-François Lamour, le Ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative. Les insignes d’officier dans l’Ordre Nationale du Mérite lui ont été remis. Gérard Danoswki est un homme héritier de valeurs et d’un esprit. Les valeurs, ce sont celles de la famille Danowski pour laquelle être un honnête homme, c’est être aimant avec les siens, attentif aux plus faibles et tolérant avec tous. L’esprit c’est celui de Brest-Litovsk. Il l’anime. Souvenons-nous de Brest-Litovsk, à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, cette cité à la frontière russo-polonaise. Cette cité marquée par les incertitudes de l’histoire et la violence des hommes. Brest-Litovsk était le lieu de tous les contraires. Ville creuset d’une culture juive humaniste, ville berceau de la connaissance, ville d’une communauté juive amoureuse des arts et lettres. Mais aussi ville où régnait l’injustice voire la cruauté. Face à la dangerosité, face à la vulnérabilité ambiante, face à dureté du pouvoir tsariste, cette communauté rêvait d’un monde meilleur. Dois-je rappeler qu’à l’époque l’université du Tzar avait institué le pire des numerus clausus en limitant le nombre d’étudiants juifs à 3%. Comment alors ne pas comprendre ces familles juives qui souhaitaient une vie heureuse pour leurs enfants. Qui avaient foi en une espérance pour un monde meilleur. Au début du 20ème siècle pour beaucoup d’entre elles, cette espérance s’appelait la France. C’est dans ce contexte que Samuel Danoswki, père de Gérard, arriva dans notre pays en 1924 afin d’intégrer la faculté de médecine. Cette histoire et cette conscience léguées par son père, Gérard en est le digne héritier. Il est d’ailleurs le Président de l’amicale de Brest-Litovsk. Trois passions constituent l’originalité de son parcours. Celle de l’histoire. Celle de Paris. Celle des autres. L’histoire en faisant sienne cette définition par Hélie de Saint Marc : « L’histoire est un remède au totalitarisme. Elle enseigne qu’il n’y a pas d’actes isolés, seulement des enchaînements. Un pays sans histoire ne serait pas un pays sans malheurs, mais un pays sans valeurs ». Paris en y vivant depuis 1950 et en étant un amoureux de la ville en général, du Marais et du Pletzl en particulier. De ce quartier, il en a fait son « terrain » pour satisfaire sa troisième passion : les autres. Gérard aime être au service des autres. Il aime secourir, protéger et soutenir les villageois du Marais. Il exerce ce beau métier de Kiné. Cette profession qui soulage avec les mains la douleur mais qui surtout guérit en écoutant le corps et l’esprit du patient. Jean-François Lamour (ancien kiné, lui aussi) a conclu son intervention par ces mots : « En honorant Gérard Danowski, la République ne célèbre pas qu’un villageois du Marais, ce qui ne serait pas pour déplaire à Vincent Roger, non elle honore un citoyen humaniste engagé. Elle salue le parcours d’un honnête homme. ». Merci Monsieur Danowski.