Il faut admettre que le succès de Ségolène Royal symbolise la rupture générationnelle attendue par une majorité de français. La France veut une nouvelle génération de responsables politiques. Nos concitoyens souhaitent le renouvellement. La France ne peut plus rester la seule grande démocratie qui se refuse à avoir un chef de l’Etat âgé de 50 ans. On ne peut pas prétendre faire rentrer la France dans le 21ème siècle en étant né dans la 1ère moitié du siècle précédent ou en l’ayant gouverné il y a plus de 20 ans à l’instar de Laurent Fabius. Il ne s’agit de céder ni à la tentation du jeunisme, ni à des dérives gérontophobes. Il s’agit, à mes yeux, de comprendre que pour relever les défis du 21ème siècle (la mondialisation, l’allongement considérable de la durée de vie, les enjeux écologistes…) il faut changer les pratiques, les méthodes et par voie de conséquence les décideurs. Une page de l’histoire politique se tourne. Chacun doit l’admettre. On ne peut, à ce titre que saluer l’élégance d’Edouard Balladur qui a décidé de ne pas se représenter et d’encourager le renouvellement. En votant pour Mme Royal, les militants socialistes ont compris cet impératif. A droite un homme incarne cette exigence, c’est Nicolas Sarkozy. Il est plus que temps de se rassembler derrière lui. Ne pas le faire ou, plus grave, vouloir le déstabiliser en feignant de croire qu’un autre ou une autre pourrait, par miracle, au dernier moment, mieux rassembler ou incarner le changement que lui, devient au mieux ridicule, au pire indigne. A l’image du projet UMP, Nicolas Sarkozy souhaite lever les tabous de la société française. Il veut promouvoir une autre façon plus directe de gouverner. Il ambitionne d’adapter le pays aux réalités d’aujourd’hui et non au croyances d’hier. Depuis près de 30 ans, la Gauche comme la Droite n’ont pu guérir la France de ses deux principaux maux : la dette publique (seul héritage que nous léguons collectivement à nos enfants) et le chômage de masse (source de tant de souffrances). Je forme le vœu que cette nouvelle génération puisse réussir là ou ses aînés ont échoué. A Droite par manque de courage. A Gauche en abusant les Français. Je crains que Mme Royal, en digne héritière de François Mitterrand, continue à leurrer les Français. Je crois aux capacités de Nicolas Sarkozy pour leur dire la vérité, condition sine qua none d’un changement en profondeur.