La lecture de l’interview du Maire de Paris dans le Parisien du jour, concernant la violence aux abords et dans le Parc des Princes, mérite de rappeler quelques oublis volontaires. C’est un classique chez Monsieur Delanoë, tout ce qui ne marche pas à Paris est de la faute soit de ces prédécesseurs, soit du gouvernement. Au bout de 6 ans de mandat, l’argumentation est un peu courte. Concernant les dérives liées à quelques pseudo supporters du PSG, il a oublié que, pendant 6 ans, le Maire de Paris avait un devoir d’exigence vis à vis du club. Il le revendique aujourd’hui, très bien, mais pourquoi ne l’a-t-il pas fait plus tôt ? Il oublie de rappeler que la ville est propriétaire du Parc des Princes. Il oublie de dire qu’un de ses adjoints siège depuis maintenant près de six ans au conseil d’administration du club. Il oublie qu’il a toujours été un soutien des différents Présidents du PSG qui se sont succédés depuis 2001. Il oublie qu’il a approuvé le changement de propriétaire du PSG. Il oublie qu’il a été associé également au changement de gestionnaire du Parc. En fait, il oublie qu’il est Maire de Paris depuis près de 6 ans et qu’il a donc une part de responsabilité. Il est donc très limite de sa part de rejeter la responsabilité sur l’Etat et sur ses prédécesseurs. En plus, il oublie de mentionner que toutes les lois concernant la sécurité dans les stades ont été votées sous des gouvernements de Droite (Pasqua en 92, Alliot-Marie en 93 et récemment la loi Sarkozy complétée par la loi Lamour sur l’arbitrage). Il est élu de Paris depuis plus de 25 ans, a-t-il interpellé ses amis lorsqu’ils étaient au pouvoir sur ce sujet ? Non. A-t-il, lors de sa première année de mandat, incité son ami Vaillant, alors Ministre de l’intérieur, à légiférer sur la sécurité dans les stades ? Non. A-t-il, lors du changement de propriétaire du PSG, exigé de nouvelles mesures de sécurité ? Non. A-t-il lors de l’arrivée d’un nouveau gestionnaire du Parc fait part de ses souhaits concernant la sécurisation du Parc ? Non. Un club comme le PSG est vitrine de la ville. Aujourd’hui, la vitrine est sale. Le Maire doit participer à son nettoyage. Pour cela au lieu de se défausser en permanence de ses responsabilités, il se doit d’exercer un devoir d’exigence vis à vis des dirigeants du club, des supporters et des autorités du football. A l’instar de ce qu’a entrepris l’Etat sous la direction de Nicolas Sarkozy et Jean-François Lamour. Depuis 2002, le gouvernement a pris des mesures pour assurer la sécurité dans les stades notamment avec le renforcement du dispositif d'interdiction de stade. Les associations de supporters dangereux pourront désormais être dissoutes. Ces mesures, ajoutées aux précautions prises lors de chaque match considéré comme présentant des risques, ont commencé d’ailleurs à produire des effets positifs. Ainsi, contrairement au début de championnat 2005-2006, les manifestations de violences physiques représentent moins de la moitié des incidents comptabilisés. Avec 6 incidents recensés contre 19 en 2005, les manifestations d'intolérance avaient chuté de 68% par rapport à la même période de l'année passée. Le Maire de Paris devrait se féliciter de ces évolutions et les accompagner. La violence dans le football ne peut être banalisée. Elle doit être combattue. Cette responsabilité doit être partagée par les dirigeants du football, les pouvoirs publics et les collectivités locales. C’est une chaîne de la responsabilité qui doit être créée. C’est l’addition de mesures comme l’interdiction de stade, la dissolution d’associations dangereuse, une billetterie nominative (comme cela existe en Italie), qui permettra d’enrayer ce fléau. Le supporter du PSG, l’amoureux du ballon que je suis, appelle de ses vœux plus de fermeté et plus de responsabilité de tous les acteurs concernés. Le Maire se réveille enfin, à lui maintenant de prendre sa place dans la cordée des décideurs responsables et exigeants.