Les élections Municipales se dérouleront les 9 et les 16 mars prochains. Nous sommes donc pile à 5 mois de l’échéance. Beaucoup m’expliquent que c’est « plié ». Nombreux pensent que Monsieur Delanoë sera réélu dans un fauteuil. A cinq mois du verdict des urnes, je trouve ce raisonnement aussi absurde que surprenant. En effet alors que nous ne connaissons ni les alliances- Quid du MODEM ? Quid du poids des Verts au soir du 1er tour ?- ni les têtes de liste dans les vingt arrondissements, comment peut-on déjà proclamer le résultat ? Comment peut-on avoir la certitude du score ?
Concernant les chefs de file, chacun sait, qu’il s’agit d’un choix crucial en particulier pour les arrondissements clefs comme les 2, 4, 5, 9, 12 et 14ème arrondissements. Tant que nous ne saurons pas qui défendra localement les couleurs du P.S et de l’U.M.P, il me parait bien prétentieux voire sentencieux d’exprimer une opinion définitive. A Droite par exemple, si les leaders d’arrondissement incarnent le renouvellement, la campagne se passera différemment que s’ils symbolisent le passé.
De même il va bien falloir un moment ou un autre aborder les vrais dossiers. Le Maire sortant se contenterait bien de n’évoquer que son bilan anecdotique et jamais les dossiers qui fâchent. Ne lui en déplaise, il sera nécessaire de débattre autour de son bilan réel : la promesse non tenues de l’aménagement des rythmes scolaires, l’engagement non respecté de rénover les immeubles insalubres, la mise en œuvre d’une politique dogmatique en matière de circulation, l’absence d’investissement dans le métro, l’augmentation du nombre de demandeurs de logements sociaux, l’accompagnement de la flambée immobilière dont la ville est la première bénéficiaire… La liste des échecs et des reculades de Monsieur Delanoë est malheureusement loin d’être exhaustive. Durant les 5 mois à venir ces sujets ne pourront être éludés.
Enfin une page électorale ne peut s’écrire sans confronter les projets, sans débattre sur les mesures et sans échanger avec les Parisiens et les Parisiennes. Une élection n’est ni une rumeur, ni un sondage. Elle est le fruit d’un débat qui se concrétise par l’expression populaire le jour du vote.
Souvent en matière électorale « le favori de l’automne n’est pas le vainqueur du printemps ». Les municipales de 2001 sont d’ailleurs la parfaite illustration de ce vieil adage électoral. A 5 mois tout reste à faire : rien n’est gagné à Gauche, rien n’est joué à Droite. Tout le charme des histoires électorales réside dans le fait qu’elles ne sont pas écrites à l’avance.