Je vous invite à lire cette tribune que j'ai cosignée avec Jean-Didier Berthaut, Delphine Burkli, Jean-Baptiste Menguy et Marie-Claire Carrère-Gée. Elle est parue ce matin sur le site Atlantico.
Les élections municipales auront lieu dans 15 mois. Certains à droite prédisent une vague bleue. Elle serait mécanique du fait du jeu de l’alternance et de l’impopularité croissante du gouvernement. A y regarder de plus près la méthode semble relever du bon docteur Coué. A 15 mois de ce rendez-vous crucial pour la vie quotidienne des Français, il serait bien présomptueux pour la droite et le centre de dire que la partie est gagnée d’avance. Pour l’instant avouons-le, rien n’est prêt. Au sein de la droite française, Il n’y a ni réflexion organisée sur les grands enjeux municipaux (logement, école, développement durable, intercommunalité…), ni méthodologie arrêtée pour désigner démocratiquement nos candidats dans les grandes villes ni de véritables échanges stratégiques entre l’UMP et l’UDI. Conséquence de cette incurie, très peu de villes à reconquérir ont aujourd’hui un candidat légitime et légitimé. La première d’entre elles, Paris, non seulement ne fait pas exception mais est même symbolique de cette impréparation collective.
A nos yeux, il n’est plus tolérable vis-à-vis de nos électeurs et de tous ceux qui souhaitent l’alternance dans nos villes de continuer à mener la politique de Ponce Pilate. Face à un Etat PS qui détient désormais tous les leviers de la République, une majorité de nos concitoyens souhaitera sans doute, en mars 2014, rééquilibrer notre démocratie. Encore faudra-t-il que l’offre politique locale soit à la hauteur de ses exigences. Nous refusons l’idée que les Français n’aient d’autre choix que de renouveler les équipes socialistes en place. Pour éviter un tel scénario, la droite et le centre doivent se réveiller !
A l’UMP, le calendrier pour la réorganisation de notre mouvement et ses élections internes de septembre ne doit pas servir d’alibi pour continuer sur la voie de l’improvisation. Nous devons prendre en main notre destin commun et cesser de compter sur les erreurs avérées ou à venir d’une gauche à la peine. Nous demandons que la direction collégiale de l’UMP - qui verra le jour très prochainement - ait pour mission principale de décider avant fin février du mode de désignation de nos candidats dans les grandes villes et qu’avant l’été, nos candidats soient connus pour leur permettre de mener dans les meilleures conditions la bataille de la reconquête.
Aujourd’hui, Bertrand Delanoë présente ses vœux : l’occasion pour lui de mettre définitivement sur les rails la candidature de sa Première-Adjointe. Persuadé comme tout le microcosme politico-médiatique parisien que la bataille de Paris serait déjà jouée. Le match est plié. L’héritière est désignée, proclamée et déjà élue. « Circulez il n’y a rien à voir » avait dit en son temps Philippe Séguin dans une situation similaire. A nos amis parisiens, nous adressons un vibrant « réveillons-nous »! Refusons collectivement cette fatalité !
Réveillons-nous parce que par son histoire, Paris est rebelle au pouvoir en place et qu’elle n’a aucune envie de lier son destin à celui d’une héritière.
Réveillons-nous parce que nombreux sont les Parisiens qui ne votent plus selon des vieux clivages mais en fonction de la sincérité, de la crédibilité et de l’honnêteté intellectuelle qu’ils accordent à une équipe. A la droite parisienne de choisir des têtes de liste d’arrondissement à l’engagement sincère et à l’enracinement certain. A elle de bâtir un projet aussi crédible qu’innovant pour Paris. A elle, face à une gauche parisienne qui n’est pas exempte de reproches en la matière, de faire de la probité le fil directeur de sa future campagne.
Réveillons-nous parce que beaucoup de Parisiens n’en peuvent plus de galérer pour se loger, de stresser dans les embouteillages, d’enrager face aux manques d’ambition de la ville en matière d’accessibilité, de marcher dans des rues sales, de constater jour après jour le déclin économique et la perte de rayonnement international de Paris, de rechercher, pour deux familles sur trois, des modes de garde pour leurs enfants, de manquer d’équipement pour faire du sport …
Réveillons-nous parce que la gauche à Paris a échoué dans des domaines où elle a été pourtant plus que donneuse de leçons. En 2001 avec son slogan « Changer d’ère » elle s’était engagée à lutter contre toutes les pollutions. Rien de sérieux n’a été fait contre le bruit. Quant à la pollution atmosphérique entre 2000 et 2012, le nombre de jours avec un pic de pollution inacceptable est passé de 53 à 89 jours par an (source Airparif). De même la démocratie locale, sujet sur lequel la majorité municipale aime tant s’auto-congratuler, a été le théâtre d’une succession d’hypocrisies, de mensonges et de tartufferies citoyennes. Idem concernant la mixité sociale. Qui peut nier que le Paris de Delanoë est moins mixte socialement que le Paris de Chirac ? En organisant la chasse aux classes moyennes, la gauche a fait de Paris la ville des plus aisés et des plus aidés mais en aucun cas la capitale de la mixité sociale.
Réveillons-nous parce que la gestion de la ville est catastrophique. Souvenez-vous qu’en 2001 la nouvelle majorité avait ordonné un audit des comptes de la ville. Elle en avait été à l’époque pour ses frais. Les cabinets d’audit rendirent un verdict clair : les caisses sont pleines et la gestion fut saine. Que constatons-nous 12 ans plus tard ? Les caisses sont vides malgré la manne des droits de mutation avec un milliard d’euros par an et une augmentation des impôts de 80 %. Quant à la dette municipale, elle a crû de deux milliards.
Réveillons-nous en créant les conditions du Rassemblement, en faisant la synthèse entre les élus d’expérience et une nouvelle génération qui doit être entendue si nous voulons gagner.
Réveillons-nous pour réveiller Paris.
Jean-Didier Berthault, Delphine Burkli, Marie-Claire Carrère-Gée, Jean-Baptiste Menguy et Vincent Roger (Conseillers de Paris UMP)