En moins d’une mandature, les socialistes et les verts ont réussi à ruiner une vingtaine d’années d’efforts et de succès pour la propreté parisienne. Ces résultats, nous les devions à la mécanisation du nettoyage grâce à de nouveaux moyens techniques, à la formation professionnelle des agents de la propreté de Paris, aux moyens des entreprises qui complétaient et stimulaient les services municipaux.
Tout n’était pas parfait, mais la propreté de Paris était vraiment une priorité politique, budgétaire, et sociale vis-à-vis des personnels qui accomplissaient une tâche ingrate et fatigante. Et puis, les actions en faveur de la propreté étaient marquées par une vraie réactivité ; ainsi, en quelques mois, la lutte contre les graffitis avait-elle été lancée avec succès ou encore le tri sélectif avait-il été initié raisonnablement sur la base d’expérimentations, sans comparaison avec les décisions idéologiques prises depuis, et qui sont évidemment inapplicables.
Aujourd’hui, par principe, ce qui avait été réalisé avant 2001 est critiqué et démantelé. L’organisation des services a été bouleversée, et pas seulement en raison d’une application maximaliste des 35 heures. Au total moins d’agents sont présents sur le terrain, la démotivation est profonde et c’est un signe, les mouvements de grève chez les agents de la propreté ont repris. Par ailleurs, la gestion très sectorisée de la politique municipale au gré des divergences entre élus de la même majorité, ne facilite pas la coordination des actions sur le terrain. Aujourd’hui, il n’y a pas de politique intégrée pour la propreté dans la gestion quotidienne de la rue. Mais pour les Parisiens et les touristes la rue est une, et la responsabilité de l’état de la rue est celle du Maire. Si le Maire n’arbitre pas entre les priorités de son adjoint à la propreté et celles de son adjoint à la circulation, il ne remplit pas concrètement et complètement ses fonctions. Certes, il est nécessaire qu’il y ait spécialisation des taches, mais quand au même moment, les concessionnaires des réseaux enfouis multiplient les chantiers sur la voie publique, que les constructions ou les rénovations d’immeubles empiètent sur la voie publique en perturbant la circulation des piétons ou des véhicules, il est clair que manque une gestion coordonnée de la rue. C’est une piste pour l’avenir pour mieux répondre aux Parisiens, et cette dimension devrait être intégrée auprès des maires d’arrondissement.
La lutte contre l’affichage sauvage qui défigure notre environnement, n’est plus une priorité. Qu’en est-il de l’entretien et de la propreté du mobilier urbain et des toilettes publiques, qui sont le plus souvent dans un état extrêmement médiocre ? Et puis, le ridicule n’est-il pas atteint lorsque les produits désherbants sont retirés pour des raisons « écologiques » des machines effectuant le lavage des trottoirs et de la voie publique, et que l’on voit pousser désormais les herbes folles en plein Paris ?
Ces quelques exemples démontrent que la propreté non seulement n’est plus une politique unique, unitaire pour Paris, mais surtout que l’actuelle municipalité agit au coup par coup, sans cohésion ni cohérence. Pour l’avenir, nous devons fixer un objectif d’ensemble, Paris plus propre, et veiller à sa meilleure application locale, investir dans des équipements et des technologies qui font désormais défaut, et redonner aux agents du terrain l’envie et les moyens de remplir leur mission au service des Parisiens.