En matière de NTIC, comme pour le reste, le bilan de l’équipe municipale est bien maigre. Il aura fallu la déconvenue des Jeux Olympiques pour que le Maire de Paris annonce, en janvier 2006, un plan à haut-débit pour la capitale, similaire à ceux lancés par d’autres villes depuis plus de 5 ans !
La Ville de Paris a diffusé au cours de l’été 2006 un bilan de son action[1] dont on peut reprendre le sommaire :
- « L’accès pour tous à Internet »: les 69 Espaces Publics Numériques[2] (EPN) dont s’enorgueillit la Maire de Paris sont à comparer aux 127 de l’Essonne, aux 85 de Seine-et-Marne, aux 81 des Hauts-de-Seine… le nombre d’EPN par habitant à Paris est le plus faible d’Ile-de-France.
- « Vers une administration électronique » : le mot « vers » est bien choisi car nous en sommes loin… Le site Internet de la Ville de Paris est très pauvre en téléservices. Dans le classement des Villes Internet, qui va de 1 à 5 « arobases », la Ville de Paris n’en a jamais obtenu une seule !
- « Pour le logiciel libre » : c’est un sujet qui passionne plus les idéologues de gauche que les parisiens. Mais, au delà des effets d’annonce, la Ville de Paris a un maigre bilan : les sites Internet de la ville et des arrondissements sont administrés par un prétendu « logiciel libre »… baptisé Lutèce et qui n’est qu’en réalité un archaïque développement réalisé par les services de la Ville. Le Maire de Paris l’a généreusement estampillé du label de « logiciel libre » en en faisant « don à la communauté internationale », offre qui n’a intéressé personne à part quelques villes communistes de la petite couronne.
- « Paris, ville numérique : le plan Très Haut Débit », annoncé comme une initiative majeure du mandat de Bertrand Delanoë : si les objectifs sont parfaitement louables, quoique très tardifs, de nombreux experts ont mis le doigt sur les erreurs de ce programme : la première consiste à vendre de l’accès en concurrence de l’ADSL avec le même modèle économique (abonnement). La deuxième erreur est dans le choix de la technologie : au lieu de faire coexister sans lien les technologies fibre optique et WIFI, il aurait fallu copier l’organisation des routes avec les autoroutes (la fibre optique), la nationale (ADSL ou CPL), la départementale et le chemin vicinal (le WiFi). Cette technologie, basée sur les réseaux maillés sans fil, (Mesh Networking) rencontre un succès croissant dans le monde entier.
Les questions :
Ø Est-ce judicieux de permettre aux Parisiens d’effectuer leurs démarches administratives municipales par une approche multicanal (web, téléphone, guichet, SMS, courrier) avec une qualité de service garantie ?
Ø Doit-on recentrer le rôle de la Ville dans le plan à Très Haut Débit : la ville de Paris ne doit payer que l’infrastructure, dont elle doit rester propriétaire, et se rémunérer sur l’augmentation de l’activité économique induite par le réseau ?
Ø Faut-il renforcer les synergies entre les différents pôles de compétitivité High Tech de l’ Ile de France ?
Ø Est-il possible d’encourager l’installation des e. entreprises, peu polluantes et fortement créatrices de richesse, dans le centre de Paris ?
Ø Voulons-nous accompagner et soutenir les efforts des entreprises dans le déploiement de réseaux sans fil en complément du réseau haut débit filaire, pour qu’en 2010 à Paris il soit possible de se connecter partout sans fil et en haut débit ?
Ø Voulons-nous donner à Paris une visibilité nouvelle sur Internet, avec un site valorisant vraiment son patrimoine (visites 3D des principaux monuments…) et ses atouts ?
Ø Voulons-nous mettre en place un réseau de la recherche et de la création, interconnectant de manière innovante universités, grandes écoles, centres de création et de recherche au service d’une diffusion internationale ?
La Ville de Paris peut devenir la plus belle vitrine de la créativité française en matière de contenus et une ville symbole de l’innovation en matière de services aux citoyens. Cette politique NTIC sera étroitement liée au dynamisme économique