Incroyable mais vrai, Madame le Maire du 4ème, tenait ce matin meeting sous mes fenêtres. Je vous rassure, cher lecteur, je n’y ai vu aucune provocation de sa part. Il s’agissait d’inaugurer les travaux de réaménagement et la piétonisation dominicale de la rue des Rosiers. Concernant la fermeture à la circulation le dimanche, il était plus que temps. Pourquoi avoir attendu plus de 5 ans pour la faire ? Lors de la pseudo concertation qu’avait organisé la Mairie du 4ème pour le réaménagement de la rue, l’UMP du 4ème avait soutenu cette initiative. Il est quand même simple de placer des barrières le dimanche matin et les retirer le soir. Etant un promeneur assidu dans le quartier depuis près de trois décennies et habitant cette rue depuis 3 ans, j’avoue ne pas avoir compris ce retard. Quant au projet urbain en lui-même, il suscita beaucoup de crispations pour rien. Il opposa inutilement une partie des commerçants aux riverains. Ce climat fut le résultat d’une méthode, celle de Mme le Maire. Une méthode qui allie parfois le mépris à l’arrogance. Pour ma part, je n’en suis toujours pas revenu d’avoir assisté, à l’espace des Blancs-Manteaux, à une réunion d’information sur ce projet sans aucun élu à la tribune et des fonctionnaires de la ville comme seuls interlocuteurs. Quant au résultat sur le plan urbanistique, il ne mérite ni rejet, ni applaudissement. Il est banal. Ce type d’aménagement ne contrarierait pas l’urbanisme d’une quelconque sous préfecture de province. Je reste sceptique sur le caniveau central (tronçon entre la rue Ferdinand Duval et la rue Vieille du Temple). Il me semble que les plots sont trop proches des immeubles sur ce même tronçon. Quand il y a un peu de circulation, il n’est pas aisé de se mouvoir avec une poussette ou son caddie. J’attends de voir les roses promises. Peut-être au Printemps ? Lors son intervention de ce matin Mme le Maire indiquait que cet aménagement renforçait l’âme juive du quartier. J’avoue ne pas partager cette analyse. Je suis d’accord pour admettre que cet aménagement ne porte pas atteinte à la mémoire juive. J’avais d’ailleurs été assez choqué de certaines attaques qu’avait subie Mme Bertinotti lors des discussions autour de ce projet. En revanche, il est faux de dire que cette rénovation participe à sauvegarder l’âme de ce quartier. Un à un, les commerces historiques de la communauté juive ferment. Cette évolution est dommageable. La Mairie de Paris ne peut pas en porter toute la responsabilité. Elle ne peut cependant s’en exonérer complètement. Grâce à sa politique urbaine, nous assistons à une uniformisation et à une standardisation des quartiers de Paris. Cette tendance est regrettable. Enfin, concernant le rendez-vous de ce matin, il y avait peu de monde. Puisque Mme le Maire est fière de cette rénovation, pourquoi n’a-t-elle pas convié tous les riverains à prendre l’apéro avec elle ? La rue des Rosiers et son quartier constituent un village, il fallait profiter de l’occasion pour en faire un rendez-vous convivial. Tout cela s’est fait en catimini. Pourquoi ne pas avoir mis dans chaque boite aux lettre une invitation ? Ce rendez-vous s’est limité à quelques sympathisants, quelques badauds. Si j’en avais été l’initiateur, j’aurais associé tous les commerçants du quartier. J’aurais invité tous les riverains. J’aurais fait venir des musiciens yiddishs… J’en aurais fait un rendez-vous festif et culturel. Outre sa méthode, voilà le principal reproche que je fais à Madame le Maire, c’est de ne pas avoir saisi que la convivialité doit être au cœur de l’action municipale.