Avec mes amis du club « Nouvelle vague », nous publions dans le journal Marianne de cette semaine une tribune intitulée « ultimes recommandations avant isoloir ». Le Club « Nouvelle voix » proche de Ségolène Royal, publie également sur la même double page un texte. C’est ainsi que, de manière surprenante, cette « contre » tribune traite, certes différemment, de la candidature de Nicolas Sarkozy. Drôle de soutien à une semaine du premier tour ! Toutefois, leur texte nous donne raison lorsque nous écrivons que « Le débat s’est organisé autour des idées de Nicolas Sarkozy ». Je vous invite à découvrir ce texte que j’ai signé.
Ultimes recommandations avant isoloir
Chers lecteurs de Marianne,
Vous n’aimez pas le politiquement correct. Vous détestez la pensée unique. Vous vous interrogez encore sur le bulletin que vous allez mettre dans l’urne.
Nous avons moins de quarante ans. Comme vous sans doute, nous n’avons pas le sentiment qu’en trente ans l’avenir se soit franchement éclairci pour notre cher pays. Venant de territoires différents, avec des parcours hétéroclites et des origines diverses, nous nous retrouvons tous dans une idée : 2007 doit être une rupture. A notre avis, au moment de voter, il y a trois questions à se poser.
Qui dit la vérité ?
Nous avons grandi avec l’image de la politique désenchantée devenue le domaine du cynisme et de la posture. Une des forces de Nicolas Sarkozy, c’est de ne pas se laisser dicter ses discours par la « bien-pensance ». Oui, il dit clairement que l’on ne peut laisser régner les bandes organisées dans les quartiers. Oui, il rappelle les valeurs républicaines, en soutenant qu’il n’y a pas d’intégration possible sans respect de l’égalité homme femme, des limites du port du voile ou de la lutte contre l’excision. Oui, il trouve contre-productif que les transports soient gratuits pour le Rmiste. Oui, il refuse d’endosser ce discours absurde selon lequel le travail serait une denrée rare qu’il faudrait partager comme la misère sur le monde.
Parfois cela suppose du courage. Il a clairement dit que l’on ne pouvait continuer à financer le fonctionnement quotidien de notre Etat sur le dos de nos enfants par des dettes. Il en tire les conséquences en refusant de remplacer tous les fonctionnaires partant à la retraite. Il a su aussi poser la question des régimes spéciaux de retraite.
Et puis, pardonnez-nous de le dire, mais un candidat qui dit ce qu’il pense ce n’est pas tous les jours dimanche. Ségolène Royal sur des sujets aussi décisifs que le contrat première chance, l’autonomie des universités ou encore l’adoption d’enfants par des couples homosexuels a pu radicalement changer d’avis en quelques jours. Quant à François Bayrou après avoir passé toute sa vie avec des majorités de droite, il découvre brutalement à quelques semaines de l’élection les charmes de Besancenot. Sincères ? Pas sûr !
Qui a l’étoffe de la fonction ?
Un président de la République, ce n’est pas rien. La question de la compétence est fondamentale : faire face à la mondialisation avec la Chine, remettre de la justice dans notre protection sociale, veiller à l’autorité républicaine … On ne peut pas se payer le luxe de l’approximation. Il faut être sûr que votre bulletin aille à quelqu’un qui ait la stature du poste.
Nicolas Sarkozy l’a sans conteste. Pendant les émeutes, il a géré nuit et jour cette crise avec sang froid et sans qu’il y ait la moindre victime. Il sait allier l’autorité à l’humanisme. Flash back. François Bayrou a été très longtemps ministre de l’Education nationale. Nous sommes incapables de citer une réforme qu’il ait menée à bien. A l’inverse, Nicolas Sarkozy n’accepte pas que l’on se contente de dire : c’est impossible. Prenez Alstom. Il s’est battu aux côtés des salariés pour sauver l’entreprise. Aujourd’hui elle est redevenue compétitive.
Qui apporte des idées nouvelles ?
Cette dernière question est pour nous la plus déterminante. Il y a chez Nicolas Sakozy un vrai attachement aux propositions. Le débat s’est organisé autour de ses idées : travailler plus pour gagner plus, TVA sociale, contrat de travail unique, ministère de l’identité nationale… Il prend à bras le corps les problèmes et y apporte des solutions : tutorat pour les enfants, exonération des droits de succession, accession à la propriété... Etes-vous en revanche capables de citer trois propositions concrètes de François Bayrou ?
Nicolas Sarkozy a su aussi poser la question des contre-pouvoirs aux excès du capitalisme financier : politique de l’euro, préférence communautaire, éthique des fonds de pension, justification des golden parachutes excessifs... Ce courage nous séduit. Il est à rebours des idéologies reçues. De la même manière, dans le domaine social, il a fait de la question du vieillissement le défi majeur : il veut qu’Alzheimer soit le grand chantier de recherche des dix prochaines années. On pourrait aussi citer ses positions pour l’environnement, où il est le seul à militer aussi activement pour une fiscalité écologique, ou encore son appel à une Union méditerranéenne.
A ces trois questions, la réponse est claire. Au risque de surprendre, Nicolas Sarkozy est le candidat du politiquement incorrect, il peut être le président de l’avenir.