Avant hier soir près de 120 personnes nous avaient rejointes Jean-François Legaret et moi pour suivre le débat télévisé à la pizzeria Momo, rue Saint-Antoine. C’est donc dans une ambiance conviviale que j’ai regardé le débat Sarkozy-Royal. De cette confrontation, j’en tire plusieurs enseignements. Je passe vite sur les différences entre les deux protagonistes, elles sont criantes. L’un veut réformer les régimes spéciaux pour revaloriser les petites retraites, l’autre veut abroger la loi Fillon. Nicolas Sarkozy souhaite pour désendetter le pays ne pas remplacer dans certains secteurs tous les fonctionnaires partant à la retraite, Ségolène Royal veut faire raccompagner chaque fonctionnaire par un autre à la sortie de son boulot. Un candidat souhaite libérer le pays du joug des 35h, une candidate souhaite changer les douaniers en infirmières… On n'arrête pas le progrès ! Plus sérieusement Nicolas Sarkozy est venu à ce débat pour confronter son projet à celui de sa concurrente, Ségolène Royal s’y est rendue pour s’émouvoir… Son problème, c’est que tout le monde a vu que son émotion que dis-je sa colère n’était que stratégique. Trop de stratégie tue la stratégie. Mais les leçons que je tire concernent surtout les médias. Il y a un décalage visiblement abyssal entre les commentaires de la presse d’hier et les études d’opinions d’aujourd’hui. Hier les journalistes notamment parisiens nous expliquaient au mieux un match nul, au pire une victoire par KO de Mme Royal. Ce matin, toutes les études d’opinion annoncent sans ambiguïté que, pour immense majorité de Français, Nicolas Sarkozy a été le plus cohérent, le plus compétent et le plus performant. Autre décalage incongru en écoutant les radios hier matin ou en lisant la presse, il était, paraît-il, impossible de trouver un électeur de Bayrou prévoyant de voter Sarkozy dimanche prochain. On ne voyait que des militants UDF déterminés à voter pour la candidate socialiste. Seul problème : la quasi-totalité des parlementaires UDF votent Sarkozy et d’après les études d’opinion parues ce matin une grande partie des électeurs de François Bayrou ont apprécié la prestation de Nicolas Sarkozy et s’apprêtent à voter pour lui… Après cela les adversaires de Nicolas Sarkozy nous expliquent qu’il est le candidat des puissances financières et médiatiques. Cherchez l’erreur !