Bertrand Delanoë est au zénith dans les sondages. Sa dernière initiative, Vélib’, est un succès. Peut-il être battu en mars prochain ?
Françoise de Panafieu : la politique, c’est aussi la gestion du temps. Qu’un maire sortant parte avec un avantage est habituel. Ne serait-ce qu’en raison des moyens de communication dont il dispose. Et Monsieur Delanoë en use et en abuse. Mais l’histoire électorale nous apprend aussi que le favori de l’automne n’est pas le vainqueur du printemps. Maire de Paris j’aurais fait Vélib, d’ailleurs nous l’avons voté. Mais je l’aurais fait différemment : plus tôt, comme l’ont fait Lyon ou Nantes ; et surtout en pratiquant la concertation quant au choix des emplacements et en liaison avec les communes riveraines. La politique municipale ne peut se résumer à Vélib.
Bertrand Delanoë est au zénith dans les sondages. Sa dernière initiative, Vélib’, est un succès. Peut-il être battu en mars prochain ?
Françoise de Panafieu : la politique, c’est aussi la gestion du temps. Qu’un maire sortant parte avec un avantage est habituel. Ne serait-ce qu’en raison des moyens de communication dont il dispose. Et Monsieur Delanoë en use et en abuse. Mais l’histoire électorale nous apprend aussi que le favori de l’automne n’est pas le vainqueur du printemps. Maire de Paris j’aurais fait Vélib, d’ailleurs nous l’avons voté. Mais je l’aurais fait différemment : plus tôt, comme l’ont fait Lyon ou Nantes ; et surtout en pratiquant la concertation quant au choix des emplacements et en liaison avec les communes riveraines. La politique municipale ne peut se résumer à Vélib.
Son bilan reste malgré tout apprécié des Parisiens. Sur quoi portera votre critique de son action ?
Communiquer n’est pas agir. Le vrai bilan de Monsieur DELANOÉ : c’est un échec cinglant sur le terrain économique et social. Je rappelle que Paris ait un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale; que 12 % de sa population vit avec moins de 750 euros par mois ; que 60 000 parisiens soient RMISTES et qu’il y a aujourd’hui 109 000 demandeurs de logement social à Paris. Soit une hausse de 20 % en six ans. Monsieur Delanoë avait promis qu’il n’y aurait plus aucun immeuble insalubre ; 10 % des cas à peine ont été traités. En tant que Président de conseil général, il est en charge de la politique sociale. Et ne parlons pas du bilan en matière d’environnement, de circulation ou de propreté.
A droite, on a plutôt entendu cet été des voix discordantes, avec l’appel à votre retrait de Bernard Debré.
Les propos estivaux de Bernard DEBRÉ font le jeu de Monsieur DELANOÉ. Même Bernard DEBRÉ doit comprendre que les temps ont changé et qu’une femme peut être légitime, tête de liste et Maire de Paris. Au-delà de ces propos maladroits, je l’invite à prendre sa place dans le rassemblement qui s’engage.
Le nom de Jean-Louis Borloo reste cité. Etes-vous sûre que votre désignation à l’issue de la primaire de 2006 ne sera pas remise en cause ?
Nicolas Sarkozy a voulu ces primaires. Au terme d’un vrai débat de six mois, j’ai été élue par les adhérents, à une large majorité dès le premier tour. Le débat est donc clos. L’enjeu c’est la campagne, pour moi elle a commencé. Depuis un an, j’écoute les Parisiens. J’ai fait le tour de tous les arrondissements et des grandes métropoles européennes. J’en ai tiré un certain nombre de propositions que j’ai transmises aux élus UMP de Paris. Nous en débattrons lors d’un séminaire les 20 et 21 septembre. J’installerai le QG de campagne et nos équipes dans le mois. Je conduirai dans chaque arrondissement un débat sur le projet.
Alors que Sarkozy, Fillon et dix ministres ont interrompu leurs vacances pour assister aux obsèques du Cardinal Lustiger, ni vous ni aucun Député ou Maire d’arrondissement UMP n’était - pas plus que Bertrand Delanoë - présent à Notre-Dame. Pourquoi ?
Le Cardinal Lustiger que je connaissais bien a conduit une action d’ouverture et de réconciliation avec les religions remarquable et si j’étais absente c’était pour une raison qui m’était hélas, strictement personnelle.
Quelle vision de Paris voulez-vous présenter dans la campagne ?
Je veux que Paris redevienne la ville du mouvement, et du rayonnement. Toutes les grandes villes d’Europe sont en ébullition. Berlin, par exemple, s’est reconstruite en dix ans. Paris s’est endormie. Mon projet est très concret. Je veux faire de Paris une véritable éco-capitale, je veux ramener les emplois à Paris, je veux refaire de Paris une ville pour toutes les familles, une ville de grands projets, une ville qui soit à nouveau exemplaire en matière sociale et humanitaire. Et je présenterai sur chacun de ces points des propositions précises, chiffrées et ambitieuses, comme je le ferai pour régler les problèmes de plus en plus insupportables de circulation et de pollution.
En matière d’environnement et de qualité de la vie, Bertrand Delanoë n’a-t-il pas une longueur d’avance sur vous ?
Il a plutôt une longueur de retard. Faire de Paris une éco-capitale c’est prendre de vraies décisions : interdire l’accès des véhicules lourds très polluants, aider les véhicules propres en leur offrant le stationnement gratuit, développer des voitures électriques en libre service, donner la priorité aux transports en commun de sous-sol là où sont les passagers, lancer un plan Environnement-Bâtiments car 1/3 de la pollution provient de l’habitat et déléguer au 1er adjoint au Maire le développement durable et les transports.