Le 18 avril 1988 disparaissait Pierre Desproges. J’aimais, et j’aime toujours, cet homme d’esprit. Ces textes n’ont pas pris une ride. Son humour aussi décapant que décalé était une leçon de vie. Avec lui on pouvait « rire de tout mais pas avec n’importe qui ». Il savait comme personne allier la dérision, voire l’autodérision, avec un cynisme incroyablement percutant et drôle. C’était un artiste « désengagé » comme il se qualifiait lui-même. Il était pour le gamin que j’étais à l’époque, un repère pour dénoncer les faux semblants, les donneurs de leçon qu’ils soient de Gauche ou de Droite et les tenants du politiquement correct. Sa maîtrise du verbe, la finesse de son humour comme ses bons mots étaient de vraies armes de destruction massive contre la connerie… Je ne l’ai malheureusement jamais rencontré mais je suis persuadé qu’il était profondément humain. On sentait chez lui, un amoureux de la vie, de ses potes, de sa famille, du bon vin… La vie l’a abandonné trop tôt. Quel dommage ! Imaginez, s’il nous revenait, rien qu’un fois, commentant l’actualité d’aujourd’hui, histoire de nous faire marrer, en prononçant un réquisitoire des « flagrants délires ». Le procureur Desproges nous manque…