La majorité municipale a voté un vœu pour permettre l’utilisation de moyens municipaux afin d’organiser sa riposte à la réforme de la poste.
Cette initiative est le symbole d’une Gauche qui lorsqu’elle est dans l’opposition dit l’inverse de ce qu’elle fait une fois revenue au pouvoir. Rappelez-vous sur un sujet comparable, en 1996, lors du débat à l’Assemblée, le PS mena avec acharnement un combat contre l’ouverture du marché des télécoms et s’était engagé à abroger cette loi « scélérate » en cas de retour au pouvoir. Un an après la Gauche plurielle remporta les élections. On sait ce qu’il en est advenu, le gouvernement Jospin ne changea pas une ligne de la réforme et procéda à l’ouverture du capital de France Télécom. Elle est ensuite l’emblème d’une Gauche schizophrène, qui se veut gauchiste à Paris mais qui est en réalité, l’allié d’une gauche libérale européenne à Bruxelles qui a voté au parlement européen pour ce texte. Elle est également sur le fond une ineptie parce qu’il n’est en aucune façon question de privatiser la poste. Le gouvernement Fillon a pris soin de graver dans le marbre les missions de service public universel de la poste qu’ils s’agissent du service universel postal 6/7, de l’accessibilité bancaire et du transport et de la distribution de la presse. Elle est enfin choquante parce que les Mairies d’arrondissement ne doivent pas se substituer au débat parlementaire. La « votation » organisée qui n’a de « citoyenne » que le nom. Elle n’a ni valeur et ni légitimité démocratique.
Cette démarche n’est respectueuse ni du dialogue social au sein de la poste, ni des syndicats qui d’ailleurs se désolidarisent en partie de cette provocation. C’est fort de ses convictions sociales et républicaines que le groupe UMP, au conseil de Paris comme en conseil d’arrondissement, a voté contre ce vœu aussi provocant que préoccupant.