A l’occasion du 40ème anniversaire de la fondation Claude Pompidou, j’ai assisté avant hier à l’avant première du film « Elle s’appelait Sarah » de Gilles Paquet-Brenner. Il est l’adaptation du livre, ayant le même titre, de Tatiana de Rosnay. Ce film m’a touché. Il m’a ému aux larmes. Son ton est juste, sobre et poignant. Ses acteurs sont époustouflants à commencer par Kristin Scott Thomas jouant une journaliste d’aujourd’hui en quête de vérité et Mélusine Mayance dans le rôle d’une petite Sarah aussi bouleversante qu’attendrissante, victime avec sa famille de la rafle du vel d’hiv le 16 juillet 1942.. Inutile de vous raconter le scénario du film, il faut aller le voir. Ce film est une claque tant il nous remémore avec force et justesse l’inacceptable : des policiers français ont prêté mains fortes à la barbarie nazie. Il retrace ce que fut la tragédie de nombreuses familles du Marais. Il est aussi une gifle en montrant l’ignominie de certains français et l’humanité de tant d’autres durant cette sombre période. Il rend, à juste titre, un hommage appuyé à Jacques Chirac en rappelant le discours du Vel d’hiv de 1995 qui redonna à la France le sens de l’honneur, celui d’assumer son passé pour mieux construire l’avenir. Ce film devrait appeler à la mesure, ceux et non des moindres, qui ont osé comparer certaines décisions gouvernementales actuelles en matière de sécurité aux dérives nauséabondes de l’Etat vichyste. Le grand Rabbin de France avait condamné d’ailleurs avec force ces raisonnements excessifs et pour le moins immoraux. A mes yeux faire de telles comparaisons, c’est insulter les victimes innocentes de la shoah, c’est blasphémer l’histoire. Allez voir « Elle s’appelait Sarah » pour vivre un grand moment d’émotion et pour ne jamais oublier ce que fut l’horreur.