Avec Laurent Wauquiez, benjamin de l’Assemblée nationale, et d’autres responsables politiques nous venons de fonder un club « Nouvelle vague ». Je vous invite à lire le texte de notre charte « Manifeste d’une nouvelle génération pour la rupture » que nous venons de publier dans le journal « Le point » de cette semaine.
Nous sommes nés avec la crise, nous avons grandi en voyant nos parents affronter le chômage de masse et nous avons connu nos premières rencontres amoureuses avec la peur du SIDA. La génération de nos parents s’est épanouie avec les « trente glorieuses », la nôtre s’est construite durant les « trente piteuses ». Les réformes que nous ne ferons pas maintenant seront autant de fardeaux qui pèseront sur notre génération. Si on ne saisit pas à bras le corps des problèmes du travail, de la protection sociale, de la dette, de l’environnement, de l’Europe, des grands équilibres mondiaux, c’est notre avenir qu’on condamne. Notre génération a besoin d’un courage politique à la hauteur de ces enjeux.
Ce triste bilan aurait de quoi rebuter ou enfermer dans le pessimisme ?
Et c’est vrai que dans notre génération nombreux sont ceux qui se sont détournés de la politique. Nous avons au contraire choisi de relever le défi. Nous pensons que c’est la chance de notre génération de pouvoir être les acteurs d’une refondation, car tout est à rebâtir.
Pour une génération il y a des rendez-vous que l’on n’a pas le droit de manquer. Lors du référendum sur la Constitution européenne, nous avons trop regardé passer le train. Et finalement les défenseurs les plus ardents étaient Delors, Barre, Rocard ou Giscard d’Estaing. Nous ne réitérerons pas cette erreur deux fois.
2007 est un grand rendez-vous que l’on n’a pas le droit de manquer. Soit l’on poursuit sur la même ligne en laissant notre pays s’endormir progressivement. Soit l’on saisit cette chance pour écrire une nouvelle page et traiter enfin les problèmes qui pèseront sur l’avenir de notre génération. De tous les candidats, Nicolas Sarkozy est le seul qui a le courage de parler de rupture. Il est le candidat de notre génération parce qu’il est le seul porteur de changement.
Notre engagement à ses côtés est l’engagement d’une équipe de nouveaux venus en politique. Nous sommes très divers, nous venons de territoires différents, nos parcours sont très hétéroclites, nos origines aussi. Mais nous incarnons tous à notre manière aux côtés de Nicolas Sarkozy un renouvellement dans la vie politique française, un nouvel oxygène. Nous sommes tous portés par ce même espoir : une nouvelle page peut s’écrire, celle de notre génération, une page pour un pays à réinventer.
La rupture est nécessaire. Il faut juste avoir le courage de dire que notre système de société doit être repensé et avoir la volonté de refonder plutôt que de rafistoler. Pour nous cela ne signifie pas mettre à bas les fondements de notre système de solidarité mais accepter de repenser dans son ensemble un système de société qui finit par avoir la tête en bas.
Nouvellement engagés en politique nous nous heurtons chaque jour au poids des tabous qui anesthésient le débat démocratique : Tabou de dire aux français que l’on ne sauvera pas notre modèle social en travaillant moins. Tabou de s’attaquer aux injustices de notre système de solidarité. Tabou de vouloir réformer les régimes spéciaux. Tabou de ne pas tolérer que les revenus de l’assistance des uns puissent être supérieurs aux revenus du travail des autres. Tabou de revoir les 35h. Tabou de parler du danger de la radicalisation de l’islam dans certains quartiers. Tabou de rappeler que l’idéal du service public doit être tourné vers les usagers et non vers la défense de tel ou tel corporatisme. Tabou de vouloir restaurer l’autorité à l’école. Tabou d’oser dire que l’université massacre des milliers d’étudiants qu’elle laisse s’orienter dans des voies sans issue.
La force de Nicolas Sarkozy est de ne pas se laisser arrêter par ce politiquement correct. Pourtant ils sont nombreux ceux qui frileusement lui conseillent à chaque fois d’être moins audacieux. Pas nous. Nous pensons au contraire que ce souffle nouveau est plus que nécessaire, il est indispensable.
Nous serons aussi des vigies exigeantes. Hors de questions pour nous de servir de simples chairs à canons médiatiques le temps d’une campagne. Les mêmes espoirs se sont soulevées à gauche en 1981 et à droite en 1995 pour retomber ensuite trop vite. Nous continuerons à jouer les grains de sel, les enfants terribles d’une politique qui se meurt d’être trop sage.
Avec « Nouvelle vague », nous allons porter cette vision, écrire des tribunes et animer des meetings un peu partout en France pour porter ce message du renouvellement et de la rupture. Nous interviendrons dans le débat autour de thèmes qui nous tiennent à cœur : place des classes moyennes dans notre société, égalité des chances, immigration, environnement…
Notre nouvelle vague est le manifeste d’une génération qui veut contribuer à bousculer les règles d’un cinéma politique trop bien écrit. Dans trente ans, quand nous devrons répondre à nos enfants, « que faisais-tu au début de siècle ? », nous voulons pouvoir répondre avec fierté : de la politique.