Rue Le Regrattier, à l'angle avec le quai de Bourbon sur l'ïle Saint-Louis, on peut se rendre compte en observant attentivement la paroi du mur d'angle que cette partie Nord de la rue s'est appelée "Rue de la femme Sans Tête" comme cela est gravé dans la pierre. Il ne faut pas y voir une allusion à une riveraine qui dans le passé se serait caractérisée par une étourderie maladive...
Il ne faut pas non plus croire que ce nom est dû à la statue en grande partie détruite que l'on trouve à l'angle de la rue. Cette statue était en effet celle de Saint-Nicolas et elle a été brisée en 1793 en pleine Terreur par le révolutionnaire Coffinhal, un habitant de cette rue. Ce qui nous montre que par le passé cette rue a pu être habitée par des personnes caractérisées par leur sectarisme et leur manque de tolérance.
Le nom "rue de la femme Sans tête" est cependant bien plus ancien : il date de 1680. Il était dû à l'enseigne d'une boutique représentant une femme sans tête tenant un verre à la main avec comme devise "tout est bon".
Ce nom n'a été abandonné qu'en 1870. La rue a alors repris le nom qu'elle avait lors de sa création et qu'elle continuait à porter dans sa partie au sud de la rue Saint-Louis-en-l'ïle : rue Le Regrattier. C'est le nom d'un des entrepreneurs qui s'est chargé du lotissement de cette île dans la première moitié du XVIIe siècle. Une des opérations d'urbanisme les plus réussies mais aussi les plus intéressantes financièrement dans le Paris de cette époque : des terres jusqu'ici utilisées pour le pâturage des vaches sont devenues des terrains à bâtir pour les riches familles parisiennes de l'époque en manque d'espace.
P.S. : Le nom "la femme sans-tête" est l'indice d'une époque où la misogynie était de bon aloi. On pouvait penser cette époque révolue. Il est de ce fait étonnant que certains se laissent aller à parler sur son blog de "ravissante idiote le charme de BB en moins" à propos de la ministre de la culture, Christine Albanel. Ce genre d'attaque ne vise malheureusement que les femmes.
D'après le dictionnaire de J.Hillairet, cette rue s'est appelé d'abord (1627) "rue des regratiers", les "regratiers" étant des vendeurs au détail de sel, de grains et d'épices.
C'est certainement la coincidence phonétique entre "regratiers" et "Le Regrattier" qui a conduit à donner ce dernier nom à cette rue (après s'être appelé "rue de la femme sans tête" comme expliqué ci-dessus).
Ce genre de "coincidence" est très commune dans Paris. Il dénote un certain esprit, et une connaissance, un amour du vieux Paris.
On pourrait citer la "rue de la pute-y-muse" qui devint la "rue du petit musc".
La "rue de Gesvres" au pied de l'ancienne "place de Grève".
Ou, dans un autre quartier, la Place Denfert Rocheraut" qui était anciennement la "place d'Enfer".
Sans oublier la moyenageuse "rue du Poil au C**" qui devint à ce jour la "rue du Pélican".
Et bien d'autres encore...
Rédigé par : Haxo | 02 février 2008 à 17:42
L'attaque n'est pas glorieuse en effet...
Mais tout de même... "le combat de la dame en vert contre la dame en rose" ce n'est pas valoriser le rôle des femmes en politique...
J'ai été fort déçue par cette remarque.
Rédigé par : pomme75 | 02 février 2008 à 23:13
"Ce qui nous montre que par le passé cette rue a pu être habitée par des personnes caractérisées par leur sectarisme et leur manque de tolérance"
Cette remarque est inutile et déplacée à mon goût (presque sectaire elle-même). Le contexte était différent. J'aurais aimé que ce blog reste relativement objectif même si on sait qu'il roule pour les municipales UMP du 4ème. Je le lis avec plaisir presque tous les jours.
Rédigé par : Mathieu | 05 février 2008 à 09:36
Je ne vois pas en quoi "la dame en vert" et "la dame en rose" sont des formules dévalorisant le rôle des femmes en politique...Pour le reste, on ne peut que regretter que les révolutionnaires aient détruits tant de marques de notre identité. Pour preuve, cet attentat contre la statue de Saint Nicolas, l'un de nos Saints les plus populaires, qui plus est patron de la Lorraine
Rédigé par : Lionel | 06 février 2008 à 22:24
A propos de cette rue, les riverains de l'île Saint-Louis en ont marre que la maire qui habite dans le coin n'hésite pas à faire bloquer la rue avec la voiture de son chauffeur... et parfois juste pour faire quelques centaines de mètres pour aller à la mairie du 4e qui est de l'autre côté de la Seine. On ne peut pas accuser la maire d'être une "femme sans tête" mais par contre elle n'est pas très écolo !
Rédigé par : Virginie | 09 février 2008 à 18:31