Le 4ème que j'aime . . .

100 kilos de poudre tombés du ciel

Nous avions parlé, quelques billets plus bas, d'un énigmatique boulet de canon. Mais un autre projectile a aussi marqué l'histoire du 4ème. C'est l'obus de la Grosse Bertha qui s'abattit sur l'église St-Gervais le 29 mars 1918.

En ce Vendredi Saint, les fidèles étaient particulièrement nombreux à assister à la messe. Ils récitaient des prières, accompagnés par l'un des plus anciens orgues de France, quand soudain un fracas assourdissant ébranla l'édifice. Un pan entier est pulvérisé ; la haute voute s'effondre sur la foule dans un chaos indescriptible... Aucun tir allemand sur la capitale n'aura été plus meurtrier: 88 tués et 68 blessés.

Curieusement, l'endroit ne conserve aucun indice du drame. Les voutes sont à leur place. A l'intérieur comme à l'extérieur, je n'ai vu aucune épitaphe recommander ces martyrs au Seigneur...

L'église Saint-Paul-Saint-Louis

Une église au coeur du 4e arrondissement.

Les travaux de piétonisation du "terre-plein Saint-Paul" ont contribué à faire de l'espace situé au bout de la rue Saint-Antoine un coeur vivant pour le 4e arrondissement.

L'église "Saint-Paul-Saint-Louis" qui la domine était intialement dédiée uniquement à Saint-Louis. C'était la maison professe des Jésuites de Paris. Le plan de cet édifice reprend celui de la célèbre église du Gesù à Rome. L'influence baroque -rare à Paris- qui la caractérise est visible grâce à son dôme qui s'élève à 55m : c'est le 1er d'une série qui comprendra la chapelle de la Sorbonne, celle du val-de-grâce, des Invalides et le futur Panthéon. De plus, la façade très ornementée rappelle le baroque flamand. Il est dommage cependant qu'elle soit dans un si triste état. A quand une bonne restauration ?

Librarie I love my Blender

Librairie I love my Blender

A l'époque où les grandes chaînes dominent la vente des livres, il faut saluer l'ouverture depuis la rentrée 2007 d'une nouvelle "petite" librairie au 36 rue du Temple : I love my Blender. Elle est spécialisée dans les romans policiers en V.F. et en V.O. Une adresse donc à conseiller pour les nombreux résidents et les touristes anglo-saxons du quartier et pour les fans de polars.

Résonances 1

Résonances 1 : Photographier après la guerre. France-Allemagne, 1945-1955.

Pour les amateurs de photographies, le jeu de Paume de l'Hôtel de Sully présente une très belle exposition du 4 décembre 2007 au 17 février 2008. Parmi la très riche collection présentée, les amoureux du 4e arrondissement admireront avec attention les vues prises par Marcel Bovis.

A retenir aussi, une très belle citation d'Otto STEINERT : " La photographie est le moyen le plus efficace de nous faire accéder à une vision lucide du monde, [...] un des moyens les plus propres à févoriser la compréhension mutuelle des peuples".

Un seul regret : tous les cartels sont en deux langues : le français et ... l'anglais. Cela aurait été une bonne idée de faire aussi une traduction en allemand.

Parti-pris artistique

L'agenda culturel de la mairie nous l'annonçait depuis le 15 novembre comme une œuvre d'art novatrice... Voici enfin l'éclairage dont la mairie du 4ème se pare pour Noël. La nouveauté, au premier abord, c'est surtout les couleurs, plutôt inhabituelles pour évoquer cette fête. Jugez vous-même: les fenêtres latérales et centrales s'illuminent respectivement d'un rose profond et d'un vert tendre (mal rendu par la caméra)... Une petite impression de déjà vu ? C'est possible: ces jolies couleurs ornent tous les tracts, sites et blogs de campagne de Mme le Maire. C'est peut-être ce qu'on appelle le "parti-pris artistique"...

Vous ne manquerez pas d'apprécier le caractère humoristique de la présentation que le site de la mairie fait de l'événement. L'installation, y lit-on, a pour but d'entraîner "fascination, désorientation chez le spectateur", grâce à des "couleurs intenses" et "complémentaires", "destinées à l'emmener vers des mirages"...

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envoyé par emmanueldeparis4

Des photographies géantes sur les façades du 4e

                    

Photographies géantes

Depuis le 14 novembre 2007, certaines rues du 4^e arrondissement ont vu apparaître sur les façades de surprenantes photographies géantes avec des visages torturés, grimaçants aux yeux exorbités. Cela peut provoquer une réaction hostile. Une explication est nécessaire pour les comprendre. Il s’agit de photographies prises par un artiste qui signe « J.R. » et qui présente des visages de journalistes Palestiniens et Israëliens saisis dans une expression tragique, le but étant de dénoncer la violence du conflit du Proche Orient. (Merci aux informations trouvées sur le blog de Vivre le Marais)

                On peut se féliciter d’une opération qui met l’art dans la rue et qui, une fois dépassés les problèmes de lecture, a pour but de faire réagir notre conscience de citoyen. Néanmoins, il faut admettre que cette exposition mériterait vraiment davantage d’explications notamment pour les

Les Billettes

« Les billettes »

Au 22-24 de la rue des archives, on trouve le dernier cloître médiéval de Paris. Un ensemble religieux avait été construit dans cette partie du 4^e arrondissement suite à un fait qui rappelle combien l’antisémitisme sévissait au Moyen-Âge.

En effet, d’après la tradition, cet endroit était le lieu où se trouvait la maison d’un juif nommé Jonathas et qui était usurier. En 1290, une femme qui lui avait déposé en gage ses vêtements pour obtenir de l’argent ne put rembourser sa dette. Jonathas fut accusé d’avoir accepté de rendre les habits en échange d’une hostie que la pauvre personne aurait due rapporter après avoir assister à la messe en l’Eglise Saint-Merri le jour de Pâques. L’histoire est ensuite assez classique : Jonathas aurait tenté de percer l’hostie de plusieurs coups de canifs. Aussitôt un sang abondant se serait mis à couler à grand flot. Ne sachant que faire, Jonathas aurait jeté l’hostie dans une chaudière d’eau bouillante. Celle-ci devint aussitôt rouge comme du sang alors que l’hostie s’élevait au-dessus d’elle. Le quartier fut ameuté. Jonathas fut arrêté et brûlé vif tout près de là, en place de grève (place de l’Hôtel de Ville). Voilà donc une histoire qui rappelle que la communauté juive était présente dans cette partie de Paris dès le Moyen Âge. Elle était victime de préjugés qui se sont renforcés au XIIIe siècle comme le montre les édits pris par Louis IX dans les années 1250.