Le 4ème que j'aime . . .

"Pierre Au Lard" street

Here is a very small street of the 4th arrondissement : the street "Pierre Au Lard". This tiny street is shaped like an elbow at the corner of "la rue Saint-Merri" and "la rue du Renard".

Contrarily of one may think, "Pierre Au Lard" is not the medieval nickname of an inhabitant of this street (In French, Pierre is 'Peter' and "lard" means bacon so it could have been the nickname of a man called 'Peter and found of pork' : but that's wrong !).

Actually, this name "Pierre Au Lard" is a linguistic distortion over the years of "Pierre en l'air" which means "stone in the air". During the Roman time, one could have found at this specific location, a megalithic landscape outside of "Lutece". The city used to be far more developed on the left bank. It also appears that a large standing stone remained at this specific location of Paris until the Middle Ages. This is why, this little tiny street, wich used to be much longer (it was shortened when the Pompidou Center was built) is now called "Pierre Au Lard".

Nowadays, in this tiny street, one could find a charming little theatre : le théâtre de l'Essaion.

Translation : Emmanuelle

French version of this post.

Rue du Renard : les années 1920-1930

Quatrième et avant-dernière étape de notre promenade : les années 1920 - 1930.

Comme par un mouvement de balancier, les années 1920 - 1930 ramenèrent l'austérité en architecture : c'est le grand retour des angles droits. Les immeubles sont avant tout fonctionnels, les décors absents ou réduits au minimum. Le béton armé se généralise dans la construction. Sur les quatre immeubles ci-dessus, remarquez les larges chiens-assis rectangulaires, typiques de cette époque. En haut, les poutres et longerons d'acier austère et les grandes verrières de la "Direction des services pénitentiaires" rappellent le style Art déco de l'époque. En bas, l'austérité extrême des façades, la forme standardisée des fenêtres au pourtour métallique étroit, annoncent déjà le Bauhaus.

Prochaine et dernière étape : les constructions contemporaines !

Articles précédents : "Ancien" , "19ème siècle" , "Belle époque"

About the French expression "Faire la grève" (to be on strike)

La place de Grève, Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet (1715 - 1793)

Historically, the location of the ‘Hotel de Ville’ (town hall) was a strand. The strand was a sandy shore on which people unloaded merchandise from mother ships. It was around this rudimentary port that the Paris ‘right bank’ materialised.

The place of the ‘grève’ (strand) was for a long time the emotional heart of Paris and therefore the heart of France. It was the place of all the rebellion and also the place marking national reunification - it was marked by both grief and festivities.

Famous as a place of execution until the revolution of July (1830), in addition the ‘grève’ was a place of celebration especially on Midsummer Eve for the traditional St John fireworks. It also marked the place where on 25th August 1944 Charles de Gaulle made the renowned speech in front the Parisian crowd, in which he proclaimed: “ Paris offended, Paris martyred, but Paris freed!”

Finally, the grève was also a meeting place for the down and out and the unemployed ... this is the origin of the expression ‘faire la grève’ (to be on strike) !

Translation in English : Emmanuelle

French version of this post. Spanish version of this post.

Rue du Renard : 3 siècles en 200 mètres (Belle époque)

Nous arrivons à troisième étape de notre promenade sur la rue du Renard : la Belle époque, fin 19ème - début 20ème siècle. C'est l'heure du triomphe de l'Art nouveau qui a donné tant de charme à Paris (souvenez-vous des bouches de Métro).

Les façades ci-dessus sont tout en rondeurs et ornées de motifs exubérants en arabesque, deux caractéristiques de l'Art nouveau inédites à l'époque et qui lui vaudront le surnom de "style nouille". Je vous laisse admirer cette superbe porte très typique de ce mouvement artistique.

Prochaine étape : les années 1920 - 1930 !

Articles précédents : "Ancien" , "19ème siècle"

A proposito de la huelga (en español)

La place de Grève, Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet (1715 - 1793)

La plaza del « Hotel de Ville » no ha sido, durante mucho tiempo, otra cosa que un Arenal, una especie de terreno arenoso donde desembarcaban las mercancías transportadas por barcos. Es en torno a este pequeño puerto somero que se ha desarrollado la « Rive Droite » (rivera derecha).

La « Place de Grève » (Plaza del Arenal) ha sido durante mucho tiempo el corazón que palpita las emociones de París y de Francia. Ha sido el lugar de todos los discernimientos y reconciliaciones nacionales, de penas y de alegrías. Tristemente célebre por haber sido el teatro de tantas ejecuciones capitales hasta la revolución en julio de 1830, la « Place de Grèves » albergaba también las celebraciones populares alrededor de los fuegos de la Saint-Jean (festejo del solsticio de verano). El 25 de Agosto de 1944, Charles de Gaulle pronunciara frente a las multitudes venidas para aclamarlo, el célebre discurso donde grita, « París ultrajado, París martirizado, pero París Liberado ! »

Finalmente es aquí que los obreros descontentos y sin empleo se reunían… de ahí la expresión « Faire la Grève! » (Hacer Huelga).

==> Versión francesa

Rue Le Regrattier... rue de la femme Sans tête

Rue Le Regrattier, à l'angle avec le quai de Bourbon sur l'ïle Saint-Louis, on peut se rendre compte en observant attentivement la paroi du mur d'angle que cette partie Nord de la rue s'est appelée "Rue de la femme Sans Tête" comme cela est gravé dans la pierre. Il ne faut pas y voir une allusion à une riveraine qui dans le passé se serait caractérisée par une étourderie maladive...

Il ne faut pas non plus croire que ce nom est dû à la statue en grande partie détruite que l'on trouve à l'angle de la rue. Cette statue était en effet celle de Saint-Nicolas et elle a été brisée en 1793 en pleine Terreur par le révolutionnaire Coffinhal, un habitant de cette rue. Ce qui nous montre que par le passé cette rue a pu être habitée par des personnes caractérisées par leur sectarisme et leur manque de tolérance.

Le nom "rue de la femme Sans tête" est cependant bien plus ancien : il date de 1680. Il était dû à l'enseigne d'une boutique représentant une femme sans tête tenant un verre à la main avec comme devise "tout est bon".

Ce nom n'a été abandonné qu'en 1870. La rue a alors repris le nom qu'elle avait lors de sa création et qu'elle continuait à porter dans sa partie au sud de la rue Saint-Louis-en-l'ïle : rue Le Regrattier. C'est le nom d'un des entrepreneurs qui s'est chargé du lotissement de cette île dans la première moitié du XVIIe siècle. Une des opérations d'urbanisme les plus réussies mais aussi les plus intéressantes financièrement dans le Paris de cette époque : des terres jusqu'ici utilisées pour le pâturage des vaches sont devenues des terrains à bâtir pour les riches familles parisiennes de l'époque en manque d'espace.

P.S. : Le nom "la femme sans-tête" est l'indice d'une époque où la misogynie était de bon aloi. On pouvait penser cette époque révolue. Il est de ce fait étonnant que certains se laissent aller à parler sur son blog de "ravissante idiote  le charme de BB en moins" à propos de la ministre de la culture, Christine Albanel. Ce genre d'attaque ne vise malheureusement que les femmes.

Rue du Renard : 3 siècles en 200 mètres (19ème siècle)

Voici la deuxième étape de notre promenade : le 19^ème siècle.

En 1836, la rue du Renard a été élargie. Les immeubles anciens ont été démolis pour laisser place à des constructions plus récentes. Les façades ci-dessus sont parfaitement régulières et assez décorées. Par leur géométrie, elles rappellent beaucoup les immeubles haussmanniens.

Deux caractéristiques permettent de les dater à coup sûr. D'abord, les façades possèdent des balcons au deuxième et au cinquième étage. Ensuite, à partir du 19^ème siècle, c'est le deuxième étage qui est désormais le plus noble ; destiné aux riches propriétaires, il possède de hautes fenêtres (hauts plafonds). Les fenêtres des étages supérieurs, où logeaient les domestiques, sont bien plus petites. Nous pouvons en conclure sans risque que ces constructions datent du 19^ème siècle.

Prochaine étape : la Belle époque !

Voir l'article "Ancien".

Rue du Renard : 3 siècles en 200 mètres (l'ancien)

Vous n'y avez probablement jamais fait attention, mais la rue du Renard offre de magnifiques exemples d'architectures très diverses. En deux cents mètres, il y en a pour tous les goûts et toutes les époques ! Prêt pour un petit tour ? Première étape, "l'ancien".

Voici un immeuble ancien comme il y en a beaucoup dans le Marais : il date probablement du 18^ème siècle. Cela est reconnaissable à la façade toute de guingois et sans aucun ornement, à l'absence de balcon et aux fenêtres étroites à l'ancienne. Trait typique du 18^ème, le premier étage est le plus noble, avec des fenêtres et des plafonds plus hauts. Regardez bien aussi les contours de fenêtre (photo de droite) : ils sont souvent déformés, car les poutres en bois ont fléchi, et le sol humide qui supporte les murs s'est affaissé au fil des ans.

Ces immeubles n'ont pas toujours été aussi recherchés qu'ils le sont aujourd'hui. Autrefois, c'était des immeubles de rapport, construits par des spéculateurs pour être loués à une population pauvre. En toute logique, vous trouverez les immeubles anciens principalement dans les ruelles épargnées par Haussman.

Nous continuerons notre promenade sur la rue du Renard avec un article sur le 19^ème siècle !

Une mairie d'arrondissement... impériale

La mairie du 4e arrondissement a été bâtie sous Napoléon III. En effet, c'est en 1860 que la carte de Paris a été profondément transformée avec les annexions décidées par le préfet Haussmann : les contours du 4e arrondissement n'ont pas changé depuis. De plus, sous Napoléon III, ce quartier a été profondément réaménagé puisque la rue de Rivoli a été prolongée comme on l'a déjà évoqué à propos d'une cage d'escalier et de la rue des Mauvais garçons.

Il est surprenant cependant de se rendre compte que malgré la proclamation de la République en 1870, à peine 3 ans après l'inauguration de notre mairie, la plaque qui rappelle la construction décidée par l'empereur et surtout les chiffres de Napoléon III (N et B entrelacés pour Napoléon et Bonaparte) apparaissent toujours dans la cour. La mairie du 4e arrondissement, contrairement à l'Hôtel de ville tout proche, a échappé à la destruction des Communards.

Cela nous permet de pouvoir continuer à admirer une Salle des mariages d'un style Napoléon III caractérisé par sa grande légéreté et son bon goût... Vous pouvez l'admirer chaque moislors du Conseil d'arrondissement. Le dernier de la mandature actuelle se tient aujourd'hui mardi 29 janvier 2008. Depuis le mois de novembre 2007 nous avons enfin la chance que l'ordre du jour soit disponible à l'avance sur Internet...Mieux vaut tard que jamais, répétons-le !! Il est cependant dommage qu'en cliquant sur le lien indiqué ci-dessus on ne puisse pas obtenir la 2e page de cet ordre du jour -donc comme on y était habitué jusque-là le suspens concernant une partie des questions débattues-.

A propos de grève

La place de Grève, Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet (1715 - 1793)

La place de l’Hôtel-de-Ville n’a longtemps été qu’une grève, sorte de terrain sablonneux où l'on débarquait les marchandises transportées par bateau. C'est autour de ce petit port sommaire que s’est développée la rive droite.

La place de Grève fut longtemps le coeur qui palpita des émotions de Paris et de la France. Elle fut le lieu de toutes les dissensions et de toutes les réconciliations nationales, des peines et des réjouissances. Tristement célèbre pour avoir été le théâtre d'exécutions capitales jusqu’à la révolution de Juillet (1830), la place de Grève accueillit aussi les liesses populaires autour des feux de la Saint-Jean. Le 25 août 1944, Charles de Gaulle y prononça, devant la foule venue l'acclamer, le célèbre discours où il scanda "Paris outragée, Paris martyrisée, mais Paris libérée !"

Enfin, c'est là que les ouvriers mécontents et sans emploi se réunissaient... D'où l'expression "faire la grève" !